490 euros... Ce n'est même pas le prix d'une laine de qualité...
Je suis dubitatif :encore une offre que l’on voit fleurir quotidiennement sur l’internet, promettant des costumes « sur mesure dans la grande tradition des maîtres tailleurs Britanniques ou Italiens » pour… 490euros et qui relèvent de l’usurpation sémantique et de la tromperie sur la marchandise.
Ainsi, tout comme le « Made in France » n’est pas toujours synonyme de qualité supérieure à un « Made in Ailleurs », le « sur-mesure » n’est, quant à lui, pas toujours un gage de qualité supérieure à un prêt-à-porter bien réalisé.
Pourtant, c’est bien cela que les hommes viennent chercher en quittant les chemins balisés du prêt-à-porter : une coupe plus adaptée à leur morphologie et un choix beaucoup plus large en termes de matières et d’options de style. Pour le dire autrement, les hommes se tournant vers le sur-mesure souhaitent donc que le résultat final soit tout simplement supérieur à celui d’un produit en prêt-à-porter. Sinon à quoi bon les délais, les essayages et le tarif ?
C’est là que le bât blesse. En effet, faire mieux qu’un produit prêt-à-porter de bonne qualité et bien réalisé est un véritable challenge qui demande des compétences qui ne s’improvisent pas.
Pourquoi ? Tout simplement parce que les maisons de prêt-à-porter (ou les usines qui fabriquent pour leur compte) se sont toutes attaché, grâce à leur puissance de feu, les services des meilleurs coupeurs et tailleurs pour dessiner, concevoir et superviser leurs collections. Ainsi tous les patronnages sont dessinés, réalisés, testés et améliorés en permanence sur des silhouettes réelles par des tailleurs expérimentés avec, dans les grandes maisons comme Brioni ou Kiton, un niveau de précision inférieur au millimètre (1/32
″ voire 1/64
″.)
Mais dans la grande majorité des cas, et à partir d’une gamme de prix située aux alentours de 800 euros, trouver un beau costume semi-entoilé en prêt-à-porter est de plus en plus aisé, surtout avec le dynamisme actuel du secteur.
Fort heureusement, les nombreux gentlemen ayant eu la chance (ou ayant fait l’effort) de trouver le bon tailleur ou la bonne maison de mesure industrielle ne se posent plus ce genre de question car il est, à l’inverse, tout aussi vrai qu’à qualité égale de coupe et de tissu, la mesure, même industrielle, offre une liberté de choix en termes de styles, de tissus et de détails de finition beaucoup plus grande.
Mon conseil : si vous n’avez pas les moyens de faire du bespoke (patronnage unique) dans les grandes maisons de tailoring, il est aussi souvent possible de faire dans ces maisons du « Made-to-Measure » ou du « Made-to-Order » (du sur-mesure donc, mais à partir d’un patron existant) pour des tarifs très inférieurs, tout en profitant de l’expertise maison en bespoke. C’est la solution idéale que de plus en plus de maisons de bespoke- comme par exemple Timothy Everest ou Thom Sweeney à Londres ou Francesco Smalto à Paris – offrent.
Propos empruntés à Hugo Jacomet, certes toujours grandiloquents sur le bespoke, mais pas toujours faux.
Mon conseil, aller en boutique faire des essayages en nombres pour trouver la coupe qui convient. Profiter des soldes, et avoir un bon retoucheur: longueur de manche, etc.Pour rappel:
La coupe et l'ajustement sont en effet fondamentaux lorsque que l'on veut s'habiller!Et une belle laine, froide pour l'été, et épaisse pour l'hiver alsacien!