CR Porsche days Spa 2014 : 9-10-11 mai 2014

Chers amis,

J'ai le plaisir de vous faire part d'un petit compte rendu de ma sortie de ce week-end.

Avant cela, petite histoire de pneus. Les slicks n'étant pas autorisés dans la catégorie des puceaux (Fun) et mes fédéral étant usés jusqu'au point de corde, j'ai commandé 4 nouveaux fédéral RSR en 255/35/18 pour arriver à Spa comme on rentre à la grande école avec un cartable neuf pour l'occasion (du neuf pour une occasion, allez comprendre). Directement livrés chez mon mécano (Didier) où ma pistarde se faisait vérifier les dessous, les pneus ont été montés le mercredi, veille de jour férié. Tout se déroulait parfaitement pour un départ serein programmé pour le vendredi midi. Jusqu'à ce que Didier m'annonce après montage dans une conversation anodine que les 4 pneus ont deux dessins presque identiques, mais différents. ?????? Après une montée à 1,2 bars de ma pression artérielle, je demande, bave aux commissures des lèvres, les références exactes inscrites sur les flancs. La bave s'est transformée en mousse quand j'ai entendu sans véritable surprise deux références différentes. Un tour rapide sur le web a révélé que la deuxième paire était du fédéral "Super Steel" à 80€ pièce… prix confirmant la destination de l'objet. On est mercredi soir, et les anneaux précieux de gomme noire qui devaient célébrer mes fiançailles avec la piste de Spa-Francorchamps n'étaient pas les bons…

Je commence alors à hurler ma détresse par SMS à mon petit réseau d'amis piqué de la même passion, à la recherche d'une corde, de cyanure 10W40, ou à défaut, d'une paire hypothétique et miraculeuse de pneus à chausser. Le lendemain matin, glorieux jour férié, je laboure le net de mon clavier pour trouver une solution dans la merde retournée. Cette dernière se fixe en début d'après midi auprès de mes acolytes Tim et Marcel, le premier possède une paire jamais montée de Toyo R888 en 275/40/17 (!) et le second une paire de la même came en 255/40/17, vieille d'une seule sortie à l'anneau du rein, prix que m'a couté cette opération. Oui, car le choix des fédéral était aussi un choix économique. Ironie du sort quand tu nous tiens… Le burlesque ne s'arrête pas là, rassurez-vous : la première paire était à Buggingen, la seconde à Zurich. Le monteur point S, S comme sauveur, était quant à lui à Mullheim. Mes jantes en 17 quant à elles étaient à Eguisheim. Donc, ce jour férié en France était une véritable aubaine, j'ai ainsi pu le perdre intégralement, ainsi qu'une partie de la nuit, pour cette multi-quête et finir par arriver là d'où je suis parti, c'est à dire chez Didier… à 23h, pour un simple boulonnage des roues enfin montées… et en voiture Simone!

C'est pas fini. La largeur américaine des boudins arrières impose la dépose de mes cales de 15mm. Les écrous arrières fixés on s'aperçoit que la roue branle. Oh joie, le filetage des goujons rallongés ne va pas jusqu'au bout! Il convenait donc de remettre les 10 goujons d'origine vers minuit. Ces derniers ont du profiter du jour férié car ils se sont avérés introuvables. Pour alors ma bave moussait comme si j'avais mangé un savon. La solution trouvée fut la suivante, patience on approche de la fin. Didier a pris de vieux écrous d'origine, a foiré leur filetage sur 15 mm environ avec une mèche de 16 (le 15 n'étant pas dispo), percé et fileté le cul. Ce qui nous a procuré 10 entretoises artisanales serrées au couple, et bloquées toujours au couple, avec mes écrous acier. Un petit trait de loctite en plus pour sécuriser l'ensemble. A la guerre comme à la guerre. Mon cheval était prêt à 2h du matin. Le temps de rentrer j'étais au lit pour 3h30 environ.

Frais comme un pastis oublié au soleil, j'ai rejoint le groupe du LFPA sur l'aire de Brumath à l'heure convenue, le convoi est parti pour 14h. Entrainé à peu dormir et entrainé par l'ambiance, l'interminable apéro barbecue des retrouvailles m'a amené au lit à une heure dont je ne me souviens plus, dans un état moins inter que minable. C'est du moins ce que j'ai ressenti lors du briefing de 8h15, où la fraîcheur du dentifrice était consumée par l'indice d'octane encore élevé de mon haleine. Un peu coupable et n'en menant pas large avant mes premiers tours de roue, la confiance se réduisait d'avantage encore sous la pluie qui elle augmentait.

Et c'est parti…
Sur les 50 minutes de la session, les 10 premières sont sous drapeau jaune, le temps de prendre ses repères. La piste est fidèle à la simulation dans granturismo 6, on reconnait bien les virages, certains paraissent plus petits d'autres plus grands, mais l'homotéthie mentale se fait rapidement. La piste est bien mouillée, mon T-shirt ne tarde pas à l'être sous l'effet de la concentration. Le drapeau vert apparaît et je l'interprète comme "Et maintenant, démerdez-vous les gars!". Pour le principe on enfonce la pédale de gaz, le cul coincé dans le bacquet servant de radar d'adhérence de la voiture, montée comme un porno-harder, en 255 à l'avant et 275 à l'arrière (juste 30mm de plus qu'à l'origine sur chaque roue). La sensation n'est pas mauvaise, l'équilibre proverbial du modèle ne se dément pas, la piste glisse et la surface de gomme ne demande qu'à accrocher… ainsi toutes les courbes, tous les virages se font sur le frémissement d'une l'adhérence sur le point de céder, provoquant une légère et constante dérive des trajectoires que les pédales de gaz et de frein permettent assez intuitivement de contenir. Je suis agréablement surpris du comportement du R888 sous la pluie, la confiance revient, le tracé devient soudainement familier et j'applique les trajectoires et les précautions utilisées avec la sur-sensible "911 yellow bird de RUF" choisie pour l'entrainement sur la PS3… Jubilation! Tout passe! Je rattrape petit à petit les modèles récents, les 997 et 991, turbo 4 roues motrices ou autres. Je ne peux passer les grosses que dans les virages que je dois alors prendre soit de façon agressive soit sur une contre-trajectoire, comme le virage de la source par l'intérieur par exemple. Les sorties serrées (source et arrêt de bus) se font souvent en dérapage plutôt contrôlé… re-jubilation. L'enchainement Eau Rouge - Raidillon en revanche impose une autorité naturelle que le manque d'adhérence décuple, et chacun de ses passages donne le sentiment d'un fil sur lequel ne sont tolérés ni freinage ni accélération, sans quoi le tracé, comme une discothèque, promet toute sortie comme définitive. La deuxième session fut comme la première en pire, c'est à dire avec plus de pluie encore. Les nuages d'eau au cul des voitures ne permettaient même pas d'en distinguer les feux allumés, une vraie purée de pois. La troisième et dernière session fut un peu moins excitante, deux enquillages de 2e rapport ratés, une sortie de piste de 15 min pour cause d'accident (une 964 RS crachée avec un arrière en accordéon) et la découverte d'une avarie au TDB : plus d'indication de turbo et une puissance réduite… J'ai fait mes derniers tours en "mode dégradé", j'ai joué la sécurité.

Le circuit est vraiment beau, il est riche… Bref, grand moment.
Je m'impatiente de le découvrir sous le soleil.
Le prix de la journée vaut la peau des slicks mais l'accueil pour les pilotes dans la maison Eau Rouge est à la hauteur!

Voilà, petit retour d'expérience partagé.


PS : hier soir je n'ai put m'empêcher de rallumer la PS3… et indéniablement, si le jeu video m'a aidé à me débrouiller sur la piste, mon expérience sur la piste a considérablement amélioré ma performance sur le jeu vidéo!